La recommandation
du conseil des ministres des Communautés européennes du 13 décembre 1984
relative à la promotion des actions positives en faveur des femmes.
"...Considérant que
les normes juridiques existant sur I'égalité de traitement, qui ont pour objet
d'accorder des droits aux individus, sont suffisants pour éliminer toute forme
d'inégalité de fait si, parallèment, des actions ne sont pas entreprises de
la part des gouvernements, des partenaires sociaux et d'autres organismes
concernés, en vue de compenser les effets préjudiciables qui, pour les femmes
dans la vie active, résultant d'attitudes, de comportements et de structures
de la société ; ... considérant que, en période de crise économiqe, il convient
non seulement de poursuivre mais également d'iintensifier l'action aux niveaux
national et communautaire afin de promouvoir l'égalité des chances dans les
faits par la mise en oeuvre d'actions positives, notamment dans les domaines
de l'égalité de rémunération et de l'égalité de traitement en ce qui concerne
l'accès à l'emploi, à la formation et à la promotion
professionnelles, et les conditions de travail ;... le Conseil des Communautés
européennes recommande aux Etats membres :
1. d'adopter une politique
d'action positive destinée à éliminer les inégalités de fait dont les
femmes sont l'objet dans la vie professionnelle, ainsi qu'a promouvoir la
mixité dans l'emploi, et comportant des mesures générales et spécifiques appropriées,
dans le cadre des politiques et pratiques nationales et dans le plein respect
des compétences des partenaires sociaux, afin :
- a) d'éliminer ou
de compenser les effets préjudiciables qui, pour les femmes qui travaillent
ou qui cherchent un emploi résultant d'attitudes, de comportements et
de structures fondés sur l'idée d'une répartition traditionnelle des rôles
entre les hommes et les femmes dans la société;
- b) d'éncourager
la participation des femmes aux différentes activités dans les secteurs
de la vie professionnelle où elles sont actuellement sous?représentées,
en particulier dans les secteurs d'avenir, et aux niveaux supérieurs de
responsabilité, pour obtenir une meilleure utilisation de toutes les ressources
humaines;
2. d'établir un cadre
comprenant des dispositions appropriées afin de promouvoir et de faciliter
l'introduction et l'extension de telles mesures;
3. de prendre, poursuivre
ou encourager des mesures d'actions positives dans les secteurs public et
privé;
4. de faire en sorte
que les actions positives incluen, dans la mesure du possible, des actions
portant sur les aspects suivants :
- information et
sensibilisation tant du grand public que du monde du travail sur la nécessité
de promouvoir l'égalité des chances pour les femmes dans la vie professionnelle;
- respect de la dignité
des fermmes sur le lieu de travail;
- études et analyses
qualitatives et quantitatives relatives à la situation des femmes
sur le marché de l'emploi;
- diversification
des choix professionnels et meilleure adéquation des qualifications professionnelles,
notamment par une formation professionnelle appropriée, y compris par
la mise en oeuvre de mesures d'accompagnement et moyens pédagogiques adaptés;
- mesures nécessaires
pour que les services de placement, d'orientation et de conseil disposent
d'effectifs qualifiés et en nombre suffisant afin d'offrir un service
fondé sur l'expertise nécessaire en ce qui concerne les problémes particuliers
des chômeuses;
- encouragement des
candidatures, du recrutement et de la promotion des femmes dans les secteurs,
professions et niveaux où elles sont sous?représentées, notamment aux
postes de responsabilité;
- adaptation des
conditions de travail, aménagement de l'organisation du travail et du
temps de travail;
- promotion des mesures
d'accompagnement, par exemple celles visant à favoriser un meilleur
partage des responsabilités professionnelles et sociales;
- participation active
des femmes dans les organismes décisionnels, y compris ceux représentant
les travailleurs, les employeurs et les indépendants;
5. d'assurer que les
actions et les mesures décrites aux points 1 à 4 soient portées à la
connaissance du public ainsi que du monde du travail, en particlier des bénéficiaires
potentiels, par tous les moyens appropriés et de la maniére la plus large;
6. de permettre aux
comités et organismes nationaux pour l'égalité des chances d'apporter une
contribution significative A la promotion de telles mesures. Ceci suppose
que ces comités et organismes soient dotés de moyens d'action appropriés;
7. d'encourager dans
la mesure du possible les partenaires sociaux à promouvoir des actions
positives au sein de leur propre organisation et sur le lieu de travail, par
exemple en suggérant des orientations, principes, codes de bonne conduite
ou de bonne pratique ou toutes autres formules appropriées pour l'exécution
de telles actions;
8. d'entreprendre, dans
le secteur public également, des efforts en matiére de promotion de l'égalité
des chances qui puissent dormer l'exemple, notamment dans les domaines où
sont utilisées ou développées de nouvelles technologies de l'information;
9. de prendre les dispositions
appropriées pour recueillir l'information sur les mesures prises par les organismes
publics et privés, et pour le suivi et l'évaluation de ces mesures".
- -Èvelyne, Serdjénian,
L'égalité des chances ou les enjeux de la mixité, Les
Éditions d'organisation, Paris, 1988.-