Equipe de Biologie de la Conservation | ||||||||||||
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Nouvelles données sur la survie de l’aigle de Bonelli
Deux études réalisées conjointement par l’Équipe de biologie de la conservation et des chercheurs français apportent de nouvelles données sur la survie des individus d’aigles de Bonelli des populations de Catalogne et de France. La majorité des méthodes utilisées jusqu’à présent pour estimer la survie des oiseaux, comme la traditionnelle capture-recapture (CR), exige de grands efforts financiers et humains à long terme, surtout dans le cas d’espèces à faible densité de population comme le sont de nombreuses espèces menacées. Une alternative à l’estimation de la survie adulte peut être l’usage de méthodes indirectes comme le ratio d’âge (AGR) ou le taux de recrutement (TOR) pour des espèces territoriales vivant longtemps. Ces méthodes peuvent s’appliquer à des espèces pour lesquelles les individus recrutés entrent dans une population reproductrice, tout en conservant des caractéristiques externes permettant de les différencier d’individus plus âgés. Les principaux avantages de ces méthodes sont que la survie peut être estimée facilement pour tous les individus ayant seulement 1 ou 2 ans, de telle sorte qu’il est possible d’assurer un suivi, tout en minimisant les dérangements pour les oiseaux. De ce fait, l’étude publiée dans la revue Journal of Wildlife Management utilise des données de suivi de 2 populations, l’une en Catalogne et l’autre en Provence et Languedoc-Roussillon, pour évaluer les estimations de survie obtenues à partir d’AGR et TOR et en les comparant avec celles obtenues par la méthode CR. Les résultats indiquent que le taux de survie est meilleur chez les femelles que chez les mâles, et aussi qu’il est meilleur dans la population française (entre 0,87 et 0,88, selon cette méthode, pour la période 1999-2008) que dans la population catalane (entre 0,84 et 0,86, selon cette méthode, pour la période 2002-2008). La conclusion est que les méthodes indirectes ne doivent pas être considérées comme substitutives à la méthode CR , mais elles permettent aux gestionnaires et aux chercheurs d’estimer pendant de courtes périodes le taux de survie adulte de manière précise dans le cas d’espèces territoriales, et de réaliser un suivi à long terme de la survie de plusieurs populations ayant une large distribution géographique. Par ailleurs, dans une seconde publication (revue Ibis) sont analysés les effets de l’âge, du territoire et de le reproduction sur la survie de l’aigle de Bonelli dans le Sud-est de la France au cours de la période 1990-2008, sur la base de données obtenues par la méthode CR (baguage des poussins), le suivi des individus territoriaux et le recueil des observations et recaptures d’individus territoriaux et non territoriaux bagués. Les résultats montrent comment la survie s’accroit avec l’âge ; la survie annuelle est estimée à 0,479 pour des individus jusqu’à 1 an d’âge, 0,570 pour des individus de 1 à 2 ans, et 0,870 pour des individus de 3 ans et plus. Ils indiquent également que les individus de plus de 4 ans ont une plus grande probabilité de se reproduire une année s’ils ont réussi l’année précédente que s’ils ont échoué (0,869 vs. 5,582), ce qui prouve que le succès de reproduction dépend de la qualité individuelle et du territoire. Pour plus d’information:
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