Equipe de Biologie de la Conservation | ||||||||||||||
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Nouvelle étude sur les mouvements entre les populations et sur le recrutement de l’aigle de Bonelli en Catalogne et en France
L’Équipe de biologie de la conservation, en collaboration avec plusieurs chercheurs français, a réalisé une étude scientifique publiée dans la revue The Auk. Elle analyse un aspect fondamental du cycle de vie qui détermine en grande partie la dynamique des populations d’oiseaux : le recrutement. Le recrutement est le processus par lequel les individus s’incorporent à la fraction reproductrice de la population, et les facteurs qui le déterminent sont peu connus pour les oiseaux. Pour réaliser l’étude, un intense travail de terrain a été mené de 1980 à 2007, en individualisant 451 poussins dans la péninsule ibérique et le sud-est de la France, où se situent les populations les plus importantes du continent européen. Cette étude montre que les aigles s’incorporent tardivement dans la population en tant qu’individus reproducteurs, et que le taux global de retour est de 10 %, ce qui est élevé en regard du baguage, mais met à nouveau en évidence une forte mortalité pendant la phase de dispersion. L’étude montre que le recrutement dépend de l’année de naissance, de la qualité des géniteurs et de celle du territoire d’origine, et d’autres facteurs. La majorité des mouvements entre les populations ont tendance à se produire à partir de la zone où les aigles se sont envolés jusqu’à celle où ils s’installent sur un territoire. Ces mouvements permettent de relier les différentes populations et sont indispensables pour maintenir certaines populations locales de cette espèce menacée qu’est l’aigle de Bonelli. L’étude met également en évidence le fait que les femelles se dispersent plus loin que les mâles, et dans le cas de la Catalogne, elles le font sur des distances plus grandes que les femelles des populations de France. Une contribution essentielle de cette étude est l’importance du baguage à long terme qui apporte des informations inédites jusqu’alors sur la biologie de l’espèce comme sur sa démographie, ce qui très utile pour sa conservation.
Si nous voulons garantir une meilleure survie à cette espèce et à d’autres, nous devons rendre homogènes les stratégies de préservation des acteurs de toutes les zones impliquées. Pour plus d’information:
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