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J.
VILELLA, «Le transport maritime de voyageurs et de correspondance entre
l'Espagne et l'extérieur pendant l'Antiquité Tardive», Pact 27 (1990),
pp. 57-61. |
Josep Vilella Masana
Le transport maritime de voyageurs
et de correspondance entre l'Espagne et l'extérieur
pendant l'Antiquité tardive
À l'exception des déplacements dans le cadre militaire1 et des dépla-
cements effectués moyennant le cursus publicus2, on ne connaît, pendant
l'époque romaine, qu'un seul cas de transport régulier maritime destiné aux
voyageurs3.
C'est en utilisant le réseau commercial maritime qu'on effectue
ainsi des voyages qui n'ont pas pour but des activités commerciales; dans
la voie maritime, les voyages de particuliers se faisaient avec les bateaux
de commerce4.
Comme l'a récemment réitéré M. J. Rougé5, les passagers
s'embarquaient sur les vaisseaux qui, d'après
l'armateur correspondant,
étaient autorisés à en transporter. D'autre part, les passagers pauvres
pouvaient payer le trajet en faisant quelques travaux sur le vaisseau.
Pendant
l'Antiquité tardive l'engrenage commercial est ainsi le support
des voyages maritimes6.
Si l'on parle uniquement de l'Espagne et si l'on
ne tient compte que des voyages effectués explicitement -selon la
documentation existante- par mer, il est très évident que les déplacements
maritimes sans finalités commerciales ont lieu à travers les routes commer-
1. À propos de la marine romaine cfr
M. REDDÉ, Mare nostrum. Les infrastructures, le dispositif et
l'histoire de la marine militaire sous l'Empire romain, Rome, 1986, pour
l'Espagne, spécialement,
les p. 250-252.
2. Cfr, entre autres, O. SEECK, Cursus
Publicus, dans RE, IV, 2, 1901, cols. 1846-1863; O.
HIRSCHFELD, Die Kaiserlichen Verwaltungsbeambten von Augustus bis auf
Diocletian, Berlin, 1905
(2e éd.); W. RIEPL, Nachrichtenwesen des Altertums, Leipzig, passim,
1913; D. GORCE, Les voyages,
l'hospitalité et le port des lettres dans le monde chrétien des IVe et Ve
siècles, Paris, 1925, P. 41-
63; J. VAN OOTEGHEM, Le service postal à Rome, dans LEC, 27,
1959, p. 187-197.
3. Il s'agit du trajet entre Dyrrachium
et Brindisium, DIGESTE, 14, 1, 1, 12.
4.Ibid., 48, 16, 4.
5. J. ROUGÉ, Le confort des
passagers à bord des navires antiques, dans Archaeonautica, 4, 1980,
p. 223-242, p. 233.
6.
Cfr les notices que procure l'excellente étude de D. GORCE, op. cit., p.
97-124.
57
J. Vilella Masana
ciales tout en utilisant les nefs de commerce7. La documentation dont nous
disposons est si précaire qu'elle ne permet pas, cependant, de savoir quelles
étaient les routes commerciales qui passaient par l'Espagne et qui avaient
l'affluence de passagers la plus importante. Il est bien connu que l'édit des
Tétrarques, lorsqu'il stipule le naulum du transport de marchandises
entre
les différents points de l'Empire, mentionne les rapports maritimes de
l'Espagne avec Rome, l'Orient et l'Afrique. Ces
routes sont aussi celles que
l'on constate dans les voyages maritimes non commerciaux; une de ces
routes était celle qui suivait le transport annonaire8. Il faut ajouter à cette
liste de routes méditerranéennes celle qui unit le nord-ouest de la Péninsule
Ibérique avec la côte atlantique de la Gaule, une route bien documentée
pendant le VIe
s. a. C.
Considérons maintenant de façon chronologique la
documentation exis-
tante, dans les sources écrites, à propos des déplacements humains non
commerciaux effectués -en toute sécurité- avec les vaisseaux entre
l'Espagne et l'extérieur, ou vice versa. Même s'il entreprend son voyage
depuis la Gaule, c'est Paulin de Nole qui nous apporte les premiers
renseignements; se trouvant toujours à Barcelone, il explique à Sulpice
Sévère, qui veut s'embarquer vers l'Italie depuis le port de Narbonne
pendant le printemps de 393: ueni igitur, si placet, ante pascha, quod nobis
optatius est, ut sacras ferias me sacerdote concelebres; quod si iam ad
itineris
ingressum propitio deo uis occurrere, post pascha in nomine Christi proficiscere9.
Paulin écrit à Sulpice Sévère à la fin de l'année 392 ou au début de l'année
39310, c'est-à-dire pendant le mare
clausum11.
Les
sex notarii que le riche et cultivé Lucinus envoie au monastère de
Jérôme avec l'intention de copier sa traduction de l'Ancien Testament
reviennent en Bétique pendant la période de Carême de l'année 398: ego
enim tanta uolumina prae frequentia commeantium et peregrinorum turbis
relegere non potui, et ut ipsi probauere praesentes, longo tentus incommodo,
uix diebus quadragesimae, quibus ipsi proficiscebantur, respirare coepi12.
7. Cfr J. VILELLA, Relaciones
exteriores de la Península Ibérica durante la Baja Romanidad (300-
711): prosopografía, Barcelone, passim, 1987, spécialement p.
740-747.
8. La route des nauicularii
qui faisaient le transport entre Hispania et Rome traversait les îles
-ad aliquas insulas (Code Théodosien, 13, 5, 8) -; cfr aussi, J.
VILELLA, Relacions comercials
de les Balears des del Baix Imperi fins als àrabs, dans Les Illes
Balears en temps cristians, Maó,
1988, p. 51-58. À propos de la continuation du transport annonaire hispanique
pendant, au
moins, tout le IVe siècle, cfr J. VILELLA, op. cit., p. 676-682.
9. Paulin de Nole, Ep., 1,
11.
10. Cfr J. DESMULLIEZ, Paulin de
Nole. Études chronologiques (393-397), dans RecAug, 20, 1985,
p. 35-64, p. 55.
11. À propos de la paralysie, hormis quelques cas exceptionnels, de la
navigation maritime pendant
l'hiver, cfr, entre autres, E. DE SAINT-DENIS, Mare Clausum, dans REL,
25, 1947, p. 196-214 ;
J. ROUGÉ, La navigation hivernale sous l'Empire romain, dans REA,
54, 1952, p. 316-325; J.
LAPORTE, Mare Clausum dans Fortunat, dans REL, 31, 1953, p.
110-111; J. ROUGÉ, Recherches
sur l'organisation du commerce maritime en Méditerranée sous l'empire romain,
Paris, 1966, p. 31-
38.
12.
Jérôme, Ep., 71, 5.
58
Le transport maritime entre
l'Hispania et l'extérieur pendant l'Antiquité tardive
C'est aussi après l'hiver que Symmaque peut répondre - en
l'année
399 ou un peu avant - à la lettre que Eupraxius lui avait envoyée
d'Espagne à l'aide de quelques homines qui transportaient des chevaux
dans
leur embarcation et qui étaient arrivés à Rome à la fin de l'automne:
annuos gaudii fructus ex litteris tuis capio; hunc reditum mihi, has opes
pendit
Hispania. Itaque ubi pulsa hieme patescunt nauium uiae, paginas tuas
commendo uentis, quas mihi iste annus frequentes quidem, seras tamen reddidit.
Nam decedebat autumnus, cum homines
tui Tiberina tetigerunt. Hinc factum
est, ut haererent apud eos defectu nauigationis. Suadeo igitur eorum moras pro
tua iustitia boni
consulas13.
Les voyages par mer des Espagnols se trouvent bien
documentés à
cause de l'irruption barbare de l'année 409. L'arrivée et l'établissement de
peuples germaniques dans la Péninsule Ibérique provoque, et cela est bien
connu, une fuite rapide de beaucoup d'hispano-romains. Outre quelques
membres de l'aristocratie civile14, il y avait, d'après
Augustin15, un grand
nombre d'évêques d'Espagne qui étaient partis pour l'Afrique afin d'échapper
à la clades. Orose qui, comme lui-même le dit, se dirige vers l'Afrique
par
mer16- peu avant l'année 415-
explique aussi que, avant 417/418, plurimi
Hispani abandonnaient la péninsule à l'aide des barbares; ils payaient,
pour
ce service, une petite quantité d'argent: quisque egredi atque abire vellet,
ipsis barbaris mercenariis ministris ac defensoribus utertur, hoc tunc ipsi
ultro
offerebant; et qui auferre omnia interfectis omnibus poterant, particulam
stipendii
ob mercedem seruitii sui et transuecti oneris flagitabant. Et hoc quidem a
plurimis factum est17.
D'après la liste faite par J. Amengual18, les rapports non
commerciaux
entre les îles Baléares et l'Afrique effectués moyennant des bateaux de
commerce sont aussi mentionnés dans la correspondance que Consentius
tient avec Augustin d'Hippone pendant la deuxième décennie du Ve s.
Consentius, en plus de se déplacer jusqu'à Hippone19, dit clairement, que
le porteur d'une des épîtres qu'il envoie à Augustin s'appelle Leonas, un
individu qui se trouve aux îles Baléares à cause de la uentorum importunitas20.
Les
Spanodrómoi, attestés avant 420, mettent aussi en évidence l'exis-
tence, en Alexandrie, d'armateurs spécialisés dans le commerce avec
l'Espagne21.
C'est précisément vers l'année 419 que l'agent de Mélanie se
13. Symmaque, Ep., IV, 58, l.
14. Cfr J. VILELLA, op. cit.,
p. 687.
15. Augustin, Ep., 228, 5.
16. Orose, Historiarum adversus
Paganos libri, 3, 20; 5, 2.
17. Ibid., 7, 41.
18. J. AMENGUAL, Aspectes
culturals i relacions marítimes de les Balears durant el Baix Imperi, dans
Estudis històrics menorquins, 1, 1982 (sans pagination).
19 Consentius, Ep., 119, 1 (apud
Augustin, Ep., C.S.E.L., 26, 1893, p. 698-704).
20. ID., Ep., 11, 1, 6 (apud Augustin, Ep.,
C.S.E.L., 88, 1981, p. 51-70).
21
Palladius, Historia Lausiaca, 14.
59
J. Vilella Masana
dirige d'Espagne à Jérusalem pour lui donner l'argent obtenu avec la vente
d'une partie des propriétés qu'elle avait en Espagne22. Vers le milieu du
VIe s. on continue à parler de
negotiatores Graeci qui voyagent jusqu'en
Espagne. Fidelis, le neveu de l'évêque de Mérida, Paul23, voyageait sur l'un
de ces bateaux. C'est aussi vers l'année 550 que quelques nauigatores
ont
emmené Martin de Braga ex Orientis partibus jusqu'en Galice24.
La navigation commerciale entre la côte atlantique gauloise
et le
royaume suève ou la région cantabre était aussi un fait quotidien vers le
milieu du VIe
s. On effectuait aussi des voyages non commerciaux sur cette
route. Grégoire de Tours nous explique qu'un certain Mauranus -un
homme qui habitait in regione Cantabriae - décide, en perdant la parole,
d'envoyer un triens à la basilique de Saint Martin de Tours à l'aide de
quelques marins: unum triantem nautis25. Finalement, - uoluit in
unam
atque aliam nauem conscendere, sed a parentibus est retentus26- lui-même
se dirige à Bordeaux par mer: quibus nauigantibus Burdigala urbe adpulsi
sunt27.
Grégoire de Tours continue à mentionner les voyages non
commerciaux
entre le nord-ouest de la Péninsule Ibérique et la côte gauloise lorsqu'il
fait référence aux fideles amici que le roi suève Charriaric envoie à
Tours,
l'année 550, pour guérir son fils. Grégoire raconte le retour de la façon
suivante: et sic gratias agentes, nauigio prospero, sequente patroni
praesidio,
undis lenibus, temperatis flatibus, uelo pendulo, mare tranquillo, uelociter ad
portum Galliciae peruenerunt28.
Pendant les années 50 du VIe s., il y a aussi des sources
qui parlent
des commerçants de Carthage qui se dirigeaient à Séville29. Donat et les
autres 70 moines ont sûrement utilisé, entre les années 560 et 570, une
embarcation de tonnage considérable -ou plusieurs bateaux- lorsqu'ils
sont allés, tout en transportant une grande bibliothèque, de l'Afrique à
l'Espagne30.
À
la fin du VIe
s., nous trouvons à nouveau des voyages non commer-
ciaux documentés entre Rome et l'Espagne. L'an 592 les abbates que
Reccarède envoie trois ans après le IIIe Concile de Tolède pour
commu-
niquer l'unification doctrinale au pape Grégoire le Grand, effectuent une
22. Vita S. Melaniae, 37.
23. Vitae sanctorum patrum Emeretensium, 4, 3, 5.
24. Isidore de Séville, De viris
illustribus, 22.
25. Grégoire de Tours, De
virtutibus sancti Martini episcopi, 4, 40.
26. Ibid., 4, 40.
27. Ibid., 4, 40.
28. Ibid., 1,1l.
29. Procope de Césarée, De bello
Vandalico, 1, 24, p. 7-12.
30.
Ildefonse de Tolède, De viris illustribus, 4.
60
Le transport maritime entre
l'Hispania et l'extérieur pendant l'Antiquité tardive
navigation de cabotage -il est très probable qu'ils
aient voulu éviter le
territoire byzantin31-
et font naufrage près de Marseille32. Grégoire le
Grand dit à Reccarède, en l'an 599, que le messager qui devait rendre sa
lettre au roi wisigoth s'était mis en retard parce qu'il ne trouvait aucun
bateau pour aller en Espagne: ut autem nostrum hominen ad uestram
excellentiam modo minime mitteremus, nauis necessitas fecit, quia inueniri non
potest, qui ab istis partibus ad Spaniae litora ualeat proficisci33.
La route des îles est celle que parcourait le defensor
Jean; Grégoire
le Grand l'avait envoyé, pendant le mois d'août 603, à la partie de la
Péninsule Ibérique qui était sous la domination byzantine. Il fait aussi escale
à l'île de Cabrera34,
mais on ne sait pas si c'est pendant le voyage d'aller
ou de retour.
Il y a d'autres rapports maritimes non commerciaux entre
l'Espagne et
Rome: ceux des legati envoyés par Viteric aux cours franques et
lombardes
afin d'obtenir une alliance contre la Bourgogne -année 607-. Ces légats
wisigoths se dirigent de l'Italie à l'Espagne par mer: legatus uero
Gothorum,
euicto nauale, de Aetaliam per mare Spaniam reuertitur35.
Nous terminerons cette liste avec la tentative de Fructueux
pour voyager
en Orient -en passant par la Gaule; s'embarque sur un bateau de
marchands francs qui se trouvaient en Galice entre les années 650 et 652.
L'évêque métropolitain de Braga n'atteint cependant pas son objectif et est
détenu par un dux après s'être embarqué36.
Malgré
la documentation précaire existante, nous croyons que les
témoignages mentionnés reflètent clairement que ce sont les échanges
commerciaux maritimes qui rendent possible, maintes et maintes fois, des
voyages et des correspondances de long-courrier. Même si notre intention,
en ce qui concerne l'Espagne, a été celle-ci, cela va sans dire que les
circuits commerciaux maritimes incluent un éventail de rapports non commer-
ciaux beaucoup plus large et complexe; c'est que «rapport» implique
toujours «acculturation».
Josep VILELLA MASANA
Universitat de Barcelona
31. Cfr J. VILELLA, La hostilidad
entre Constantinopla y Toledo durante la última década del siglo
VI, dans I Coloquio de Historia Antigua de Andalucía, Cordoue, 1988,
sous presse.
32. Recarrède, Ep. ad Gregorium (ed. J. Vives, p. 144-145).
33. Grégoire le Grand, Registrum epistolarum, IX, 229 (item in
anagnostico).
34. Ibid., Xlll, 47.
35. Frégédaire, Chronica, 4,
31.
36.
Nous nous appuyons sur le texte conservé dans un manuscrit de Salamanca et
édité par M.C.
DÍAZ Y DÍAZ, A propósito de la Vita Fructuosi, dans CEG, 25,
1953, p. 155-178. La Vita S.
Fructuosi, 17, dit que Fructueux ne réussit pas à commencer le voyage à
cause de l'information
que procure un de ses disciples.
61
J. Vilella Masana
INTERVENCIONES
MARCOS GARCíA, M.A.
Apostillar
que aunque los motivos del viaje del cántabro Maurano no son comerciales
sino religiosos, sí utiliza una ruta comercial antigua, la «cantábrica» hacia Burdigala
que se empleó desde la Edad del Bronce, Edad del Hierro y, sobre todo, Alto
Imperio
hasta, al menos, la época hispanovisigoda como lo demuestran los hallazgos
numismáticos
de este período documentados en ambos extremos de la ruta.
POVEDA NAVARRO, A.M.
En una línea complementaria, quisiera significar la
existencia de una importante
ruta política, militar y comercial, que une el sudeste de Hispania con el norte
de África
y Oriente Próximo. Tal ruta afectaba a la costa murciano-alicantina, entre
Cartagena y
Alicante. Centrándonos en la época tratada podemos citar algunos datos que
delatan
la importancia de ella:
- En época vándala son quemadas las naves de la flota de
Mayoriano en el Portus
Illicitanus (Santa Pola, Alicante), cuando se disponían a partir hacia el
N. de África
para combatir a los vándalos.
- De época paleocristiana, s. V-VI, tenemos restos de dos
aras sigmáticas, con alveolas
internas, fabricadas en mármol blanco, que se hallaron en las sedes episcopales
de
Illici (La Alcudia de Elche) y Ello (El Monastil de Elda), y que por su
tipología
oriental, con paralelos en Grecia, Egipto y Norte de África, ayudan a contemplar,
al igual que ocurre con las ánforas y otras cerámicas, la realidad de dicha
ruta.
- Además, tradicionalmente la bibliografía sitúa en esa área
la presencia de comer-
ciantes orientales y bizantinos, centralizados sobre todo en Cartagena. Tales
contactos
a través de esta vía marítima pudieron acrecentarse posteriormente con la
llegada y
establecimiento de las tropas de Justiniano.
- Incluso existe una hipótesis definida por el Departamento
de Árabe de la Universidad
de Alicante, que ve la llegada de los árabes a la Península Ibérica por dos
áreas,
la conocida ruta a través de Gibraltar, y otra que sería la que conecta la zona
argelino-tunecina con la murciano-alicantina, es decir con la costa de la Kôra
de
Tudmir (Teodomiro de Orihuela).
-
La misma expulsión de los moriscos se produjo por los puertos de la costa
alicantina,
e incluso hoy, la mejor vía desde Argelia hacia Francia tiene siempre como
punto
de apoyo al viaje el «tocar» el puerto de Alicante.